Tel est en effet le souhait émis par nombre de professionnels français de la PMA. Les auditions en cours à la commission de l’Assemblée nationale avant la prochaine révision de la loi de bioéthique ont été, pour eux, l’occasion de rappeler une de leurs requêtes récurrentes concernant le dédommagement du don de gamètes. À ceux qui ne manqueront pas de pointer un risque de dérive marchande de la procréation médicalement assistée, il convient de rappeler tout ce qu’un don d’ovocytes signifie pour les donneuses : à savoir une stimulation ovarienne, des prises de sang répétées, des échographies et enfin la ponction elle même. Tout cela est loin d’être anodin et ne peut pas être qualifié de prestation tarifée. Il serait bien plus juste de parler d’une compensation, à hauteur des contraintes inhérentes à cet acte. Les praticiens de PMA rappellent que la France est à ce jour un des rares pays à ériger en principe intangible la gratuité totale des dons de gamètes. Ceci, au nom de principes éthiques parfaitement recevables, mais ayant pour effet induit une pénurie de gamètes (notamment des ovocytes en raison d’une procédure particulièrement contraignante pour les donneuses) qui amène nombre de couples, in fine, à s’adresser à des centres étrangers. Une très regrettable confusion s’est hélas installée dans les esprit, associant don d’organe, dont la gratuité doit impérativement être conservée, et don d’ovocytes qui doit donner lieu à compensation eu égard aux contraintes qu’il impose à la donneuse. Ce distingo a été intégré de longue date à l’étranger dans les pays où le don d’ovocyte donne lieu à une compensation financière.
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