Les députés ont adopté hier soir, par 35 voix pour et 5 voix contre, l’article du projet de loi bioéthique permettant l’autoconservation de gamètes pour des grossesses futures. Des limites d’âges devraient être ultérieurement fixées par décret.
L’Assemblée est, en revanche, revenue sur un amendement voté en commission contre l’avis du gouvernement, qui autorisait des établissements privés à but lucratif à réaliser prélèvement et conservation des gamètes. Seuls des établissements publics ou privés, mais à but non lucratif, pourront le faire. Une décision dont la cohérence est difficile à percevoir tant il est évident qu’elle ira contre l’intérêt des patientes : on peut d’ors et déjà prévoir un allongement des files d’attente dans des centres publics sous-dimensionnés pour faire face à la demande, obligeant les patientes à prendre, comme c’est le cas aujourd’hui, le chemin de l’exil vers des cieux plus cléments…Un parcours où ne seront éligibles que celles disposant de très substantiels moyens financiers : en matière d’égalité des chances, on a déjà connu mieux ! Comme s’il ne suffisait pas, à force de défiance envers les praticiens de statut libéral, d’avoir littéralement vidé certains territoires de ce pays d’une grande partie de ses professionnels de santé ! Et cela, au nom d’un dogmatisme inavoué mais bien ancré dans certains esprits, qui voudrait que l’exercice vertueux de la médecine soit l’apanage exclusif du secteur public ! Faisons confiance à la sagesse de nos sénateurs pour ramener tout le monde à la raison et rétablir une équité de traitement entre centres privés et centres publics.