RÉFLEXION AUTOUR DU DIAGNOSTIC PRÉIMPLANTATOIRE : UNE PATIENTE INTERROGE LES DÉCIDEURS.

Nous avons souhaité mettre en ligne ce texte dont l’auteur est une patiente ayant suivi un parcours de FIV. Il est destiné aux députés et sénateurs sur le point de discuter de la révision de la loi de bioéthique, auxquels l’auteur s’adresse via un courrier au magazine ELLE. Fruit de son expérience, son plaidoyer en faveur du Diagnostic préimplantatoire (DPI) nous apparait d’autant plus précieux qu’il procède très concrètement du douloureux vécu d’un couple et non de pré-supposés déconnectés des réalités du terrain. Ce témoignage éclairera la réflexion de tous les décideurs impliqués dans l’élaboration du nouveau projet de loi de bioéthique, et contribuera à mobiliser les couples concernés.

Je m’adresse à vous à propos d’un sujet important et actuel qui concerne de nombreuses femmes qui suivent un parcours de fertilité compliqué, et lectrice de Elle depuis longtemps, je sais que c’est le magazine féminin qui traite le plus souvent, et avec pertinence et précision, du sujet de la PMA. J’espère donc que vous accepterez de traiter de ce sujet.

Le gouvernement français vient de refuser la légalisation d’une technique qui améliorerait considérablement les chances de succès d’une FIV (et diminuerait d’autant les risques de fausse-couches ou d’avortements post-1er timestre) : le diagnostic des embryons avant transfert dans l’utérus maternel (aussi dénommé technique de criblage génétique préimplantatoire).

Cette technique permettrait le dépistage avant le transfert d’anomalies génétiques qui rendraient ces embryons non viables. Cette technique est largement utilisée dans de nombreux pays développés, mais en France elle reste interdite.  (suite…)

By |2019-09-11T15:36:31+00:0011 septembre, 2019|Categories: BIOÉTHIQUE, TECHNIQUES EN PMA|Tags: , , , , , |Commentaires fermés sur RÉFLEXION AUTOUR DU DIAGNOSTIC PRÉIMPLANTATOIRE : UNE PATIENTE INTERROGE LES DÉCIDEURS.

VERS UN DÉDOMMAGEMENT DU DON D’OVOCYTES ?

Tel est en effet le souhait émis par nombre de professionnels français de la PMA. Les auditions en cours à la commission de l’Assemblée nationale avant la prochaine révision de la loi de bioéthique ont été, pour eux, l’occasion de rappeler une de leurs requêtes récurrentes concernant le dédommagement du don de gamètes. À ceux qui ne manqueront pas de pointer un risque de dérive marchande de la procréation médicalement assistée, il convient de rappeler tout ce qu’un don d’ovocytes signifie pour les donneuses : à savoir une stimulation ovarienne, des prises de sang répétées, des échographies et enfin la ponction elle même. Tout cela est loin d’être anodin et ne peut pas être qualifié de prestation tarifée. Il serait bien plus juste de parler d’une compensation, à hauteur des contraintes inhérentes à cet acte. Les praticiens de PMA rappellent que la France est à ce jour un des rares pays à ériger en principe intangible la gratuité totale des dons de gamètes. Ceci, au nom de principes éthiques parfaitement recevables, mais ayant pour effet induit une pénurie de gamètes (notamment des ovocytes en raison d’une procédure particulièrement contraignante pour les donneuses) qui amène nombre de couples, in fine, à s’adresser à des centres étrangers. Une très regrettable confusion s’est hélas installée dans les esprit, associant don d’organe, dont la gratuité doit impérativement être conservée, et don d’ovocytes qui doit donner lieu à compensation eu égard aux contraintes qu’il impose à la donneuse. Ce distingo a été intégré de longue date à l’étranger dans les pays où le don d’ovocyte donne lieu à une compensation financière.

Deux articles récents peuvent être consultés à ce sujet :

 

 

By |2019-09-10T15:53:01+00:0010 septembre, 2019|Categories: BIOÉTHIQUE|Tags: , , , , , , |Commentaires fermés sur VERS UN DÉDOMMAGEMENT DU DON D’OVOCYTES ?

QUID DU DIAGNOSTIC GÉNÉTIQUE PRÉ-IMPLANTATOIRE DANS LE PROJET DE LOI DE BIOÉTHIQUE ?

L’analyse génétique de son ADN a mauvaise presse sous nos latitudes. Eline Chivot (analyste en politique publique pour le think tank Center for Data Innovation) plaide, dans un article du site Web Contrepoints du 24 Juillet 2019, pour un assouplissement de la loi de bioéthique et pour que soit levée «l’interdiction faite aux Français d’accéder à une information précieuse sur leur propre héritage génétique, potentiellement essentielle à leur santé et économiquement bénéfique». «La France est l’un des rares pays européens où les progrès fulgurants du séquençage génomique ne semblent pas appréciés à leur juste valeur», rappelle-t-elle (https://www.contrepoints.org/2019/07/24/349722-tests-genetiques-pourquoi-la-france-doit-assouplir-sa-loi-bioethique). Mais, comme bien souvent dans notre pays, la pratique précède et dicte la loi, et on estime ainsi que 100 000 Français se sont déjà adressés à des entreprises étrangères (principalement américaines) pour réaliser une analyse génétique de leur ADN destinée à identifier certaines prédispositions à certaines pathologies, éventuellement susceptibles être transmises à leur descendance. «Malgré le risque de s’exposer à de lourdes sanctions (à partir de 3750 euros et jusqu’à 15 000 euros d’amende et un an d’emprisonnement), ce sont environ 100 000 Français qui commandent chaque année ces produits auprès d’entreprises génétiques, notamment AncestryDNA, 23andMe, MyHeritage, FamilyTreeDNA, ou IGenea».

S’agissant du cas des embryons conçus dans le cadre des FIV, un article mis en ligne sur le site web du Journal International de Médecine ( jim.fr ) s’inquiète du fait que le prochain texte de loi de bioéthique, dont le Parlement entamera la discussion d’ici quelques semaines, fasse l’impasse sur les tests génétiques pré-implantatoires. Terme tabou et mécaniquement associé à eugénisme, l’analyse génétique pré-implantatoire des embryons dans le cadre de CERTAINES fécondations in vitro, mérite, à tout le moins d’être discuté. Son objectif est en effet de rechercher des anomalies génomiques susceptibles être à l’origine d’échecs répétés de PMA et d’éviter des grossesses multiples par un recours trop fréquent à l’implantation de plusieurs embryons. L’enjeu, rappelle Pierre Jouannet dans le magazine de l’INSERM, est d’améliorer les techniques d’AMP – moins de cycles de traitements et de risque de grossesse multiple – et donc la santé des femmes et des enfants tout en diminuant le coût de l’AMP (Pierre Jouannet, Bernard Baertschi et Jean-Francois Guérin. Paris : INSERM et les éditions LeMuscadier, mai 2019).

Faisant écho à la volonté de nombre de praticiens de PMA français, René Frydman, dans un entretien au Journal du Dimanche https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Rene-Frydman-Pourquoi-il-faut-changer-la-loi-sur-la-PMA-839806 plaide pour un assouplissement des conditions d’un recours à l’analyse génétique de l’embryon, aujourd’hui trop encadré et réservé aux couples qui risquent de transmettre à leur enfant une maladie génétique d’une particulière gravité, identifiée au moment où la démarche est initiée.

Comme le relève très justement l’article du JIM, «on peut observer que dans une société où la transparence est érigée en objectif constant (ne serait-ce que vis-à-vis des parents génétiques des enfants nés grâce à un don de sperme !), où l’on promeut l’indépendance des patients et la décision éclairée, le refus ne serait-ce que de réfléchir à l’encadrement de ces tests est singulier».

By |2019-09-27T20:21:49+00:001 septembre, 2019|Categories: BIOÉTHIQUE|Tags: , , , , |Commentaires fermés sur QUID DU DIAGNOSTIC GÉNÉTIQUE PRÉ-IMPLANTATOIRE DANS LE PROJET DE LOI DE BIOÉTHIQUE ?

L’AVIS DU COLLECTIF BAMP SUR LA LOI DE BIOÉTHIQUE

Le collectif BAMP (Association de patients de l’AMP et de personnes infertiles) met en ligne ce jour sur son site Web (https://bamp.fr/) un commentaire critique de l’avant-projet de loi de bioéthique en y ajoutant quelques propositions. Ce point de vue de patients très concernés par le sujet nous semble avoir tout à fait sa place ici, quand bien même nous soyons en désaccord sur certains des points qui y sont développés.

Nous, patients de l’Assistance Médicale à la Procréation et parents d’enfants nés via des dons de gamètes, saluons les avancées importantes du projet de loi de bioéthique : levée de l’anonymat pour les adultes nés via un don qui le souhaitent, accès à l’AMP pour toutes les femmes, autorisation de l’autoconservation. Nous nous réjouissons que les droits actuels des couples ayant recours au don de gamètes ne soient pas remis en question.

Nous sommes et restons vigilantes pour que les grands slogans annoncés avec force, soient cohérents avec le contenu effectif de cette loi. Nous ne souhaitons pas revivre les incohérences et les blocages hérités de la précédente révision. Car certains aspects de la loi ont été pensés non pas POUR les personnes directement concernées, mais pour éviter de froisser les opposants à certains de nos droits. Ce qui de notre point de vue, semble se reproduire aujourd’hui. (suite…)

By |2019-09-01T14:55:25+00:009 août, 2019|Categories: Non classé|Tags: , , |Commentaires fermés sur L’AVIS DU COLLECTIF BAMP SUR LA LOI DE BIOÉTHIQUE

PROJET DE LOI SUR LA BIOÉTHIQUE : ET SI L’ON PARLAIT DE LA PRISE EN CHARGE DE L’AUTOCONSERVATION DES OVOCYTES ?

L’accès à l’auto-congélation des ovocytes ferait partie des dispositions contenues dans le projet de loi sur la bioéthique soumis au vote de l’Assemblée nationale en Septembre. Elle permettra aux femmes de s’affranchir de l’horloge biologique et de préserver ainsi leur fertilité jusqu’à l’heure où elles décideront d’être enceintes. Cette technique existe depuis près de 10 ans, et nous allons vraisemblablement pouvoir enfin la proposer à nos patientes en France.

Bien que l’équivalent de la congélation d’ovocytes chez  l’homme, c’est-à-dire la congélation du sperme, soit autorisé depuis plus de 30 ans, et que tout homme peut faire procéder à une congélation de son sperme sur simple prescription médicale, sans aucune autre démarche, il n’en va pas de même pour les femmes. La seule explication à cela pourrait bien être d’ordre financier : la congélation de sperme est en effet facile et peu coûteuse, tandis que la congélation des ovocytes est beaucoup plus onéreuse, techniquement complexe, avec un traitement hormonal pour stimuler les ovaires (et ce traitement coûte très cher), des prises de sang, des échographies, une ponction d’ovules sous anesthésie, et pour finir une congélation en laboratoire.

Les caisses maladies, déjà lourdement sollicitées, ne pourront pas en assurer seules le financement. Il nous semblerait donc légitime que toutes les femmes qui le souhaitent puissent procéder à une cryo-conservation de leur ovocytes, et que les caisses-maladie, après entente préalable, prennent en charge les cas avérés de stérilité, où il y a une maladie comme l’endométriose ou comme une baisse prématurée de la réserve ovarienne. Dans les autres cas, relevant d’une convenance personnelle, le financement de l’acte serait assuré par les patientes elles-mêmes, voire par des mutuelles qui l’auraient inclus dans certains de leur contrats.

Une seconde disposition figurerait dans le projet de loi : seuls les laboratoires sous statut public recevraient un agrément pour procéder à la conservation des ovocytes, excluant de ce fait les laboratoires privés. Ces mêmes laboratoires privés sont pourtant aujourd’hui autorisés à congeler des embryons pour les fécondations in vitro, et, dans certains cas particuliers, à congeler des ovocytes. Outre que l’on peut s’interroger sur les raisons d’un traitement discriminatoire à l’égard des laboratoires privés, il faut surtout savoir si une telle mesure irait bien dans le sens de l’intérêt des patientes : à l’évidence, ce ne serait pas le cas, car ces centres publics seront rapidement saturés par l’afflux de candidates, avec pour effet induit des délais d’attente qui s’allongent et conduisent, in fine, les patientes à se tourner à nouveau vers des centres à l’étranger. Et la loi de libération de libéralisation de la PMA n’aura été qu’un leurre.

Finalement soyons simples : Congélation pour toutes, remboursement seulement en cas de stérilité ou d’endométriose. Congélation dans des centres agréés, privés comme publics, pour un accès facile.

 

By |2019-09-01T14:57:51+00:004 août, 2019|Categories: Non classé|Tags: , , , |Commentaires fermés sur PROJET DE LOI SUR LA BIOÉTHIQUE : ET SI L’ON PARLAIT DE LA PRISE EN CHARGE DE L’AUTOCONSERVATION DES OVOCYTES ?

PROJET DE LOI SUR LA BIOÉTHIQUE : EXTENSION DE LA PMA À TOUS LES COUPLES ET AUTOCONSERVATION DES GAMÈTES SERAIENT AU PROGRAMME.

Un très important texte de loi sur la bioéthique, qui était attendu de longue date, a été discuté hier en conseil des ministres, avant d’être soumis au vote des parlementaires dans le courant du mois de Septembre. Ce projet de loi, naturellement, ne manquera pas d’être amendé à cette occasion, et nul n’en connait donc l’exact périmètre.

Deux articles de ce projet de loi concerneraient des sujets que nous avons toujours considérés de façon très bienveillante, à savoir l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à tous les couples, et l’autoconservation des ovocytes. Tous les couples, y compris les couples de femmes, aussi bien que les femmes seules, seraient donc éligibles à une procréation médicalement assistée, sans qu’il soit nécessaire que la demande de PMA ait une justification d’ordre médical, à savoir remédier à un problème d’infertilité. Une telle disposition est en effet aujourd’hui inscrite dans le code de la santé, et la suppression du critère d’infertilité constituerait une vraie révolution à laquelle, si l’on en croit les sondages, les français seraient très majoritairement favorables. Le projet de loi prévoirait  en outre la prise en charge de ces PMA par la Sécurité Sociale.

Le texte de loi autoriserait par ailleurs l’autoconservation des gamètes, et donc des ovocytes, ce qui est jusqu’à ce jour interdit en France, hors indication médicale. Une telle disposition permettrait aux femmes qui le souhaitent de conserver leurs gamètes, en vue d’une réalisation ultérieure et à leur propre bénéfice d’une PMA. La cryoconservation des ovocytes avant 35 ans, toutes les études le démontrent, augmente très sensiblement les taux de réussite d’une fécondation in vitro ultérieure. Nombre de femmes y verront certainement le moyen de s’affranchir d’une horloge biologique qui réduit leurs chances de grossesse à mesure qu’avance l’âge auquel elles peuvent, ou elles souhaitent, procréer.

By |2019-09-01T14:56:28+00:0025 juillet, 2019|Categories: Non classé|Tags: , , , |Commentaires fermés sur PROJET DE LOI SUR LA BIOÉTHIQUE : EXTENSION DE LA PMA À TOUS LES COUPLES ET AUTOCONSERVATION DES GAMÈTES SERAIENT AU PROGRAMME.

TECHNIQUES EN PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE : QU’EST-CE QUE LE « FREEZE ALL » ?

Le « Freeze all », c’est la congélation de tous les embryons obtenus après fécondation in vitro, sans transfert après la ponction. Une fécondation in vitro se déroule, classiquement,  selon plusieurs étapes : stimulation de l’ovulation dans un premier temps, puis déclenchement de l’ovulation avec une hormone dite HCG, ponction des ovocytes, et enfin, le jour même, fertilisation ou fécondation in vitro avec le sperme du conjoint.

Les embryons ainsi obtenus vont se développer dans une étuve, soit jusqu’à J2 ou J3, soit jusqu’à J5, avant d’être transférés dans l’utérus. Les embryons surnuméraires qui n’auront pas été replacés seront congelés, pour un cycle ultérieur s’il n’y a pas de grossesse, ou le cas  échéant pour une prochaine grossesse. (suite…)

By |2019-09-09T16:20:27+00:0010 juin, 2019|Categories: TECHNIQUES EN PMA|Tags: , , , , , , |Commentaires fermés sur TECHNIQUES EN PROCRÉATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE : QU’EST-CE QUE LE « FREEZE ALL » ?

DERNIÈRES VIDÉOS MISES EN LIGNE

Le monitoring de la croissance embryonnaire par la technique du Time-Lapse

Autoconservation des ovocytes : Non au traitement discriminatoire des centres privés

Qu’est-ce que l’hyperstimulation ovarienne ?

Le choix de l’embryon lors d’une FIV

Préparation à la ponction des ovocytes : un timing à respecter

Qu’est-ce que le « Freeze All » ?

ACTUALITÉS FERTILIA/FR : MOTS CLÉS

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